Propos recueillis par Renaud Dely et Henri Vernet, Le Parisien, jeudi 18 octobre 2007.


Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien: «Seul le peuple peut revenir sur un référendum populaire»
Le Parisien : Pourquoi jugez-vous que ce texte n'a rien d'un « traité simplifié » ?
Jean-Pierre Chevènement:
M. Giscard d'Estaing a déjà répondu le 17 juillet, devant le Parlement européen : « En termes de contenu, les propositions demeurent largement inchangées, elles sont juste présentées de façon différente. (...) Les gouvernements européens se sont mis d'accord sur des changements cosmétiques à la Constitution pour qu'elle soit plus facile à avaler. » Cette morgue en dit long : nos élites ont honte du non du peuple français. Et le président de la République a accepté, comme le voulait Mme Merkel, « la substance de la Constitution européenne ».

Quel problème y voyez-vous ?
Le président de la République a-t-il le droit de faire ratifier par le Parlement un traité reprenant l'essentiel d'une Constitution qui a été rejetée par référendum par le peuple français ? Seul le peuple peut revenir sur un référendum populaire. Comme l'a relevé un professeur de droit public, Mme Anne-Marie Le Pourhiet, le président de la République n'a pas le droit d'interpréter seul la volonté du peuple français. C'est un véritable coup d'Etat ! Certes, M. Sarkozy avait annoncé pendant la campagne qu'il soumettrait au Parlement un « mini-traité » ou un « traité simplifié » mais ce n'est pas du tout de cela qu'il s'agit : le nouveau traité compte 256 pages de modifications aux traités de Rome et de Maastricht. Le texte est d'une complexité effarante et il est totalement inaccessible.

Rédigé par Chevenement.fr le 18 Octobre 2007 à 09:15 | Permalien

Le colloque s'est tenu mercredi 18 octobre devant un auditoire de 200 personnes à la Maison de la Chimie.
Voici ci-dessous une série de photos prises lors de ce colloque.


Les photos du colloque de la Fondation Res Publica : Crises financières à répétition : quelles explications ? quelles réponses ?
Toutes les photos de ce colloque sont disponibles dans la galerie dédiée.
Mots-clés : fondation res publica

Rédigé par Chevenement.fr le 18 Octobre 2007 à 09:10 | Permalien

Poursuite du cycle de colloques de la Fondation Res Publica mercredi 17 octobre 2007 à 18h à la Maison de la Chimie (28 rue Saint Dominique - 75007 Paris) avec un thème directement lié à l'actualité économique et financière. En voici le programme ci-dessous.


Colloque de la Fondation Res Publica : Crises financières à répétition : quelles explications ? quelles réponses ?
Les invités :
  • Jean-Luc Gréau, Economiste, auteur de « l'Avenir du capitalisme »
  • Dominique Garabiol, directeur à la CNCE (Caisse Nationale des Caisses d'Epargne)
  • Henri Guaino, conseiller auprès du Président de la République
  • Claude Bébéar, président de l'Institut Montaigne et du conseil de surveillance d'Axa
  • Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France
  • Eric Le Boucher, rédacteur en chef au quotidien Le Monde
  • Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

    Inscrivez-vous à l'adresse électronique info@fondation-res-publica.org (Merci de préciser vos nom et coordonnées complètes). Pour consulter les travaux de la Fondation Res Publica, fondation reconnue d'utilité publique par décret du 30 décembre 2005, une seule adresse : www.fondation-res-publica.org.

Rédigé par Chevenement.fr le 12 Octobre 2007 à 10:00 | Permalien

Introduction de Dominique Garabiol* au colloque de la Fondation Res Publica du mercredi 17 octobre 2007, Crises financières à répétition : quelles explications ? quelles réponses ?


En avant première, l'introduction du colloque de la Fondation Res Publica : Crises financières à répétition : quelles explications ? quelles réponses ?
Voir la présentation du colloque de la Fondation Res Publica.

L’intérêt de la crise financière lancinante depuis le début de l’année, évidente depuis cet été, est au moins d’avoir permis l’émergence d’un consensus sur ce constat : le capitalisme financier, libéralisé et mondialisé, va de bulle en bulle, tirée chacune, comme le soulignait Michel Aglietta (1), par la course entre l’expansion du crédit et la valorisation des actifs financiers.

L’économie américaine est au cœur de cette course. Son endettement atteint des sommets. Son déficit extérieur est passé de 100 à 800 milliards de dollars depuis 1990, dorénavant à 6 % du PIB. Faut-il, avec Anton Brender, être redevable aux États-unis d’avoir offert un débouché à l’excès d’épargne du Monde, de l’avoir ainsi préservé d’une violente crise déflationniste mais craindre la saturation de ce modèle de croissance (2) ? Ou faut-il y voir avec Emmanuel Todd un signe de la « décomposition du système américain » (3) ou encore avec Paul Jorion un signe de « la crise du capitalisme américain » (4) ? La répétition de ces crises ne serait-elle pas le signe des mouvements tectoniques qui verraient se déplacer le centre de l’économie-monde des États-unis vers la Chine ?

Rédigé par Chevenement.fr le 12 Octobre 2007 à 09:31 | Permalien

Le projet de constitution européenne a été rejeté le 29 mai et le 3 juin 2005 par le peuple français et le peuple néerlandais.


Un tract du MRC : Exigeons un référendum sur le «traité simplifié»
Il l’a été parce que l’Europe communautaire ne protège pas de la mondialisation financière, parce qu’elle fait l’impasse sur les nations, lieux de l’expression démocratique des citoyens, et parce qu’elle aligne l’Europe sur la politique guerrière des Etats-Unis.

Un projet de “traité simplifié” a été adopté au Conseil européen du mois de juin, sous l’impulsion d’Angela Merkel, la chancelière allemande, et de Nicolas Sarkozy, le président français.

Après avoir été mouliné par les “spécialistes”, il est proposé pour être adopté au Conseil européen des 18 et 19 octobre 2007 à Lisbonne.

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Octobre 2007 à 10:51 | Permalien

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



La place que font les médias au sieur Bernard-Henri Lévy, milliardaire déguisé en philosophe, est révélatrice du profond abaissement intellectuel, moral et même spirituel de ce moment de notre Histoire.


Aucun de ces médias ne s'est avisé de porter le fer dans le logiciel paranoïaque par lequel cet individu justifie ses injures et ses anathèmes : la gauche, compromise hier à ses yeux avec le totalitarisme stalinien, serait tentée aujourd'hui de se compromettre avec ce qu'il appelle le «fascislamisme». Mais que faisait hier B-H. Lévy aux côtés du président bosniaque Izetbegovic, dont on sait aujourd'hui les liens qu'il avait avec Oussama Ben Laden ?

Aucune analyse, chez B-H. Lévy de ce qu'on appelle la mondialisation et de ses ressorts. Aucune préoccupation d'ordre social. Aucun souci de la paix entre les cultures. Aucune objectivité, aucune exigence intellectuelle. Bref, rien de républicain.

B-H. Lévy est à lui seul une métaphore de l'idéologie dominante, celle des classes dominantes, selon Marx, bref celle du capital financier globalisé : le petit télégraphiste de l'Empire.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 9 Octobre 2007 à 15:22 | Permalien

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Faut-il rappeler que depuis la privatisation d'Aérospatiale et la mise sur pied de la Sogeade, structure mixte détenue initialement à parité par l'Etat et Lagardère, le premier ne peut rien refuser au second ?
Non seulement parce que l'Etat français s'est engagé vis-à-vis de ses partenaires allemands d'une part à ne pas intervenir dans la gestion d'EADS, et de l'autre à ne pas augmenter sa participation au capital.
Aussi bien, dans une démocratie d'opinion comme la nôtre, quel gouvernement peut refuser quelque chose à M. Lagardère ?
Pour la bonne raison qu'il s'appelle «lion», et que, dit-il, il a un frère à l'Elysée.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 9 Octobre 2007 à 15:15 | Permalien

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Délit d'initiés à EADS : au lieu qu'on poursuive les responsables incriminés par l'Autorité des marchés financiers, au premier rang desquels M. Manfred Bishoff, président de Daimler et M. Arnaud Lagardère, président de Lagardère Group, on s'oriente vers la mise en cause du président de la Caisse des dépôts, M. Augustin de Romanet, dont le principal défaut est d'être chiraquien.
Voilà ce qui s'appelle «nettoyer les écuries d'Augias» !

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 9 Octobre 2007 à 15:06 | Permalien
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