Jean-Pierre Chevènement était l'invité du Grand Face-à-face sur France Inter, une émission animée par Ali Baddou, avec la participation de Natacha Polony et Raphaël Glucksmann, le samedi 17 novembre.
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Rédigé par Chevenement.fr le 19 Novembre 2018 à 09:41
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Entretien de Jean-Pierre Chevènement pour La Nouvelle République, propos recueillis par Eric Joux, 10 novembre 2018.
Faire connaître l’islam pour mieux le faire accepter est l’une des missions de la Fondation de l’Islam de France, dont l’ancien ministre a pris la présidence il y a deux ans. La tâche reste immense.
A 80 ans, Jean-Pierre Chevènement reste un homme pressé. La diction est posée, réfléchie, mais l’emploi du temps serré. Dans son bureau de la rue de Bourgogne à Paris, celui de sa Fondation Res Publica qui phosphore, depuis 2005, pour « proposer des choix de politiques publiques », l’ancien ministre est prêt à parler de tout. De la Russie, de l’Europe, de la défense ou de l’un de ces nombreux thèmes que sa longue expérience publique lui a permis de maîtriser. Nous attendions l’islam, ce sera l’islam. Jean-Pierre Chevènement participait à l'émission "Un monde en docs" sur le thème "Clemenceau, l'idéal républicain ?" sur Public Sénat, animée par Jérôme Chapuis, le samedi 10 novembre 2018.
À l’occasion du centenaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale, Jean-Pierre Chevènement participait, le 10 novembre sur Public Sénat, au débat animé par Jérôme Chapuis sur le thème « Clemenceau, l'idéal républicain ? ». Il débattait avec Guillaume Bigot, essayiste, membre des Orwelliens, Jean Garrigues, professeur d’histoire à Sciences po et à l’Université d’Orléans, Jean-Yves Le Naour, historien, spécialiste de la Première Guerre mondiale, et Jacques Mézard, ancien ministre de la Cohésion des territoires, membre du Mouvement radical.
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Une tribune de Jean-Pierre Chevènement, parue dans Marianne, le 2 novembre 2018.
La vassalisation actuelle de l'Europe, telle qu'on peut l'observer face aux initiatives de Donald Trump, a des racines très anciennes. L' « Euramérique » n'est pas tombée du ciel. Ainsi, c'est sous Obama qu'a été imposée l'extraterritorialité du droit américain.
Ce qui est nouveau, avec Donald Trump, ce n'est pas la volonté de prolonger la suprématie des Etats-Unis au XXIe siècle pour enrayer la montée en puissance de la Chine. Ce sont les méthodes : ainsi la remise en cause du dogme libre-échangiste par un protectionnisme destiné à restaurer le « site de production » américain, ou la dénonciation unilatérale de l'accord de dénucléarisation de l'Iran de juillet 2015 pour imposer un blocus destiné à saper la prépondérance de ce pays au Moyen-Orient, résultat non voulu de la guerre du Golfe. Timide riposte Face à la taxation de l'acier et de l'aluminium par les Etats-Unis, l'Union européenne n'a exercé qu'une timide riposte en taxant le beurre de cacahuètes. Inversement, elle hésite à taxer les GAFA. L'Allemagne sait qu'elle n'est pas en position de force. Son commerce extérieur est excédentaire de 49 milliards d'euros sur les Etats-Unis. Elle est prise en otage à travers son industrie automobile, très fortement implantée sur le marché américain. Elle craint la taxation de ses grosses cylindrées. C'est la raison pour laquelle l'Europe tout entière fait profil bas, dans une guerre commerciale d'ailleurs principalement dirigée contre la Chine, dont l'excédent commercial sur les Etats-Unis approche les 244 milliards d'euros ! Carnet de Jean-Pierre ChevènementIntervention de Jean-Pierre Chevènement, représentant spécial de la France pour la Russie, lors du deuxième Congrès juif russe, le lundi 29 octobre 2018 à Moscou
Monsieur le Président, Youri Kanner, Excellence,
Mesdames, Messieurs, En tant que Représentant spécial de la France pour la Russie, c’est pour moi à la fois un honneur et un devoir de répondre à l’invitation du deuxième Congrès juif russe et de souligner l’importance de sa tenue à Moscou en 2018. L’ignoble attentat de Pittsburgh qui a coûté la vie à onze personnes parce qu’elles étaient juives, aurait sans doute pu se produire ailleurs. Il démontre l’actualité, partout, du combat contre l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie. Ce combat se déroule à l’échelle mondiale. C’est une lutte qu’il faut gagner. 1. Une alliance ancienne s’est nouée entre la République française et le monde juif depuis que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen a posé le principe d’une citoyenneté égale pour tous, sans distinction des opinions et de la religion professée. 2. Cette refondation de la nation française qui allait de pair avec la reconnaissance par l’Etat du judaïsme institutionnalisé intervenue en 1808, a résisté aux épreuves. A. L’antisémitisme de la fin du XIXème siècle a culminé avec l’affaire Dreyfus, dont il faut rappeler qu’elle a suscité la mobilisation pendant plus de dix ans, non seulement des intellectuels et de l’opinion mais aussi, in fine, d’une majorité des électeurs français faisant triompher les idées républicaines avec les gouvernements de Waldeck Rousseau et d’Emile Combes. Cette mobilisation victorieuse s’est traduite par la réhabilitation du Capitaine Dreyfus en 1906. B. Plus tard, il a fallu la défaite d’une France isolée face au nazisme pour qu’un statut des juifs soit promulgué par un régime porté par la force militaire de l’ennemi et dépourvu de légitimité populaire. Ce régime, le régime de Vichy a collaboré avec l’occupant dans l’entreprise d’extermination qui a voué à la mort 75 000 juifs de France, soit le quart des juifs qui habitaient notre pays avant 1940. Carnet de Jean-Pierre ChevènementIntervention de Jean-Pierre Chevènement, représentant spécial de la France pour la Russie, lors de la séance d’ouverture du Forum franco-russe des sociétés civiles (Dialogue de Trianon) du jeudi 25 octobre 2018 sur le thème : "La France et la Russie partagent-elles les mêmes valeurs ?"
Je me réjouis de participer à ce forum entre nos deux sociétés civiles qui réunit d’éminents experts en matière d’éducation, de science, de culture, de littérature.
Je n’ai pas l’intention d’intervenir dans un champ particulier mais d’aborder les problèmes à travers un thème transversal : y’a-t-il entre nos deux pays une opposition de « valeurs », comme on l’entend dire souvent dans les médias ? Il est devenu banal d’entendre opposer les valeurs individualistes de l’Europe et les valeurs du collectif – la nation, l'ordre, la religion – qui seraient portées par la Russie. Cette opposition est devenue un « marronnier » comme on dit dans le langage journalistique, des commentaires visant à rendre compte des différences entre l'Europe et la Russie. Une tribune de Jean-Pierre Chevènement, parue dans L'Opinion le 22 octobre 2018.
La France avait acquis à la fin du siècle dernier une remarquable maîtrise du cycle complet de l’énergie nucléaire. L’outil industriel constitué au fil des générations était un atout majeur de notre pays dans la compétition internationale.
Sous l’effet d’orientations prises au début du quinquennat précédent, cet atout est en train d’être complètement gâché. EDF, sous la tutelle de M. de Rugy, prépare un plan dit PPE1 prévoyant la fermeture d’au moins une demi-douzaine de centrales nucléaires. A-t-on vu quelque part dans le monde un pays qui manifeste une telle défiance à l’égard de ses propres capacités et au point de porter un tel coup à la crédibilité de son industrie ? Les raisons avancées – la sûreté et la lutte contre le réchauffement du climat – ne sont que des trompe-l’œil. La vraie raison est idéologique : la lutte contre le nucléaire est le noyau d’une idéologie millénariste post-Seconde Guerre mondiale qui a substitué la catastrophe au progrès à l’horizon de l’Humanité. Cette idéologie va bien au-delà des Verts. Elle imprègne « l’air du temps ». Ce n’est pas par hasard qu’elle est née en Allemagne après 1945 avec Hans Jonas, l’inventeur du « principe de précaution ». C’est dans ce contexte hautement idéologique qu’il faut replacer le naufrage quasiment programmé de notre industrie nucléaire. L’Allemagne de Mme Merkel a décidé unilatéralement, en 2011, de « sortir du nucléaire », ruinant ainsi la perspective d’une politique énergétique européenne cohérente. Entretien de Jean-Pierre Chevènement pour Réforme, Hebdomadaire protestant d'actualité, propos recueillis par Alice Papin, 19 octobre 2018.
Née à la suite de la série d’attentats terroristes de 2015, la Fondation de l’Islam de France a pour ambition de mieux faire connaître l’islam. Son président, Jean-Pierre Chevènement, nous en dit plus sur ses buts et actions.
Réforme : On s’emmêle parfois les pinceaux. Quelles différences avec le Conseil français du culte musulman (CFCM) ? La fondation est une institution laïque qui œuvre dans les champs éducatif, culturel et social. Son objet n’est pas religieux mais profane. Elle a quatre grandes missions : la formation culturelle et non théologique des imams, la mise en exergue des principes et valeurs républicains, l’étude scientifique de l’islam à travers ses textes et ses pratiques, dans l’histoire et aujourd’hui, la valorisation de l’apport des Français de tradition musulmane à la France et enfin la connaissance du patrimoine culturel arabo-musulman. Le Conseil français du culte musulman, comme son nom l’indique, a été créé pour représenter le culte musulman. Sa vocation est cultuelle. Depuis sa création en décembre 2016, quels projets ont été concrétisés ? La fondation a lancé ses premières actions concrètes en janvier 2017. La formation des imams a été jugée prioritaire car l’islam de France repose d’abord sur l’émergence d’imams de France comprenant nos institutions, nos valeurs et notre langue. C’est pourquoi nous les incitons, par l’octroi de bourses, à suivre des cours de français : la maîtrise de la langue garantit une bonne intégration à la communauté nationale mais aussi un dialogue possible avec les fidèles, qui ne parlent pas arabe pour la grande majorité d’entre eux. Notre instance contribue également au renouveau de la recherche française en islamologie, elle permet de comprendre ce que l’on appelle « le fait religieux islamique », autrement dit les ressorts politiques, religieux, culturels ou spirituels de l’islam. Pourquoi le salafisme exerce-t-il une telle attraction sur une partie de la jeunesse française ? Qui sont les réformistes qui luttent contre la salafisation ? Ce sont des questions auxquelles les chercheurs peuvent apporter des réponses. Aussi avons-nous noué, en février dernier, un partenariat avec le groupement d’intérêt scientifique « Moyen-Orient et mondes musulmans » créé à l’initiative du CNRS, qui rassemble plus de 300 spécialistes français. Nous allons bientôt octroyer quatre bourses de master et de doctorat pour financer les projets de jeunes chercheurs. Nous soutenons également des séminaires, des publications et des traductions d’ouvrages de référence répondant à cet objectif. |
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