M. Sarkozy écrit fort pertinemment qu’« il est difficile de réconcilier les différentes composantes d’un peuple au sortir d’une dictature. Mais cette tâche est d’autant plus malaisée quand la lumière n’est pas faite sur le passé ». Très juste !
Mais Nicolas Sarkozy ne contribue pas lui-même à faire cette lumière en accumulant les poncifs qui sont autant de contrevérités : l’Irak aurait fait, selon lui, la découverte, depuis l’invasion américaine, des élections libres, d’une Constitution librement consentie, d’une justice indépendante, etc. Chacun sait que ces élections, organisées sous occupation étrangère, ont vu les Chiites voter pour les Chiites, les Sunnites pour les Sunnites et les Kurdes pour les Kurdes. C’est le triomphe des communautarismes. Aucune légitimité nationale ne peut s’affirmer dans ces conditions.
Mais Nicolas Sarkozy ne contribue pas lui-même à faire cette lumière en accumulant les poncifs qui sont autant de contrevérités : l’Irak aurait fait, selon lui, la découverte, depuis l’invasion américaine, des élections libres, d’une Constitution librement consentie, d’une justice indépendante, etc. Chacun sait que ces élections, organisées sous occupation étrangère, ont vu les Chiites voter pour les Chiites, les Sunnites pour les Sunnites et les Kurdes pour les Kurdes. C’est le triomphe des communautarismes. Aucune légitimité nationale ne peut s’affirmer dans ces conditions.
Il est donc hypocrite de se retrancher derrière la condamnation de la peine de mort pour ne pas dire justement un certain nombre de vérités nécessaires à la compréhension du dossier irakien :
1. L’exécution de Saddam Hussein tout d’abord apparaît comme un règlement de comptes interconfessionnel et non pas comme l’application d’une décision de justice.
2. Nicolas Sarkozy rappelle les souffrances des Kurdes irakiens en particulier à Halabja, quelques mois avant la fin de la guerre Irak-Iran mais il oublie de rappeler que la partie du Kurdistan riche en pétrole a été incluse en 1924 dans l’Irak, alors protectorat britannique, à la demande de la Grande-Bretagne et avec l’accord de la France, moyennant une participation substantielle au capital de l’Irak Petroleum Company (23,75%). D’où la Compagnie Française des pétroles devenue TOTAL.
3. Ce sont les Britanniques qui ont non seulement dessiné les frontière de l’Irak après la première Guerre mondiale mais ce sont eux qui ont installé la dynastie hachémite sunnite sur le trône après la révolte chiite de 1920 contre leur occupation. Cette domination sunnite s’est perpétuée jusqu’à la fin de la royauté, et même au-delà, malgré les tendances laïcisantes de la révolution de 1958 et la laïcité proclamée du Baas après 1968, celui-ci incluant dans ses rangs des éléments chiites et kurdes.
4. Nicolas Sarkozy regrette que « justice n’ait pas été rendue aux Chiites qui subirent, en 1991, une répression barbare de la part de la garde républicaine irakienne ». Il ajoute opportunément « sous le regard impassible de la communauté internationale ». Il aurait pu en effet rappeler que ce sont les Américains qui ont alors appelé, par tracts jetés d’avions, les Chiites et les Kurdes au soulèvement mais se sont bien gardés d’intervenir contre la répression, à la demande des pays arabes sunnites, et d’abord de l’Arabie Séoudite, qui craignaient la montée de l’influence de l’Iran.
*
* *
Effectivement si on avait voulu « faire la lumière sur le passé », par exemple sur le soutien que les Etats-Unis et la Communauté internationale dans son ensemble ont apporté à l’Irak dans la guerre Irak-Iran, ce seraient les Occidentaux qui auraient vite fait figure d’accusés ou de co-accusés.
Voilà ce que Nicolas Sarkozy n’a pas pu dire : l’ordre établi à l’échelle mondiale ne pouvait supporter un procès équitable. Mieux valait pour lui une parodie de justice suivie d’une exécution sommaire. « Répugnant » est le mot qui est venu à la bouche ou à l’esprit de tous ceux qui dans notre pays ont conservé un peu de cœur – et ils sont nombreux ! Tout le reste n’est que tartufferie !
1. L’exécution de Saddam Hussein tout d’abord apparaît comme un règlement de comptes interconfessionnel et non pas comme l’application d’une décision de justice.
2. Nicolas Sarkozy rappelle les souffrances des Kurdes irakiens en particulier à Halabja, quelques mois avant la fin de la guerre Irak-Iran mais il oublie de rappeler que la partie du Kurdistan riche en pétrole a été incluse en 1924 dans l’Irak, alors protectorat britannique, à la demande de la Grande-Bretagne et avec l’accord de la France, moyennant une participation substantielle au capital de l’Irak Petroleum Company (23,75%). D’où la Compagnie Française des pétroles devenue TOTAL.
3. Ce sont les Britanniques qui ont non seulement dessiné les frontière de l’Irak après la première Guerre mondiale mais ce sont eux qui ont installé la dynastie hachémite sunnite sur le trône après la révolte chiite de 1920 contre leur occupation. Cette domination sunnite s’est perpétuée jusqu’à la fin de la royauté, et même au-delà, malgré les tendances laïcisantes de la révolution de 1958 et la laïcité proclamée du Baas après 1968, celui-ci incluant dans ses rangs des éléments chiites et kurdes.
4. Nicolas Sarkozy regrette que « justice n’ait pas été rendue aux Chiites qui subirent, en 1991, une répression barbare de la part de la garde républicaine irakienne ». Il ajoute opportunément « sous le regard impassible de la communauté internationale ». Il aurait pu en effet rappeler que ce sont les Américains qui ont alors appelé, par tracts jetés d’avions, les Chiites et les Kurdes au soulèvement mais se sont bien gardés d’intervenir contre la répression, à la demande des pays arabes sunnites, et d’abord de l’Arabie Séoudite, qui craignaient la montée de l’influence de l’Iran.
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Effectivement si on avait voulu « faire la lumière sur le passé », par exemple sur le soutien que les Etats-Unis et la Communauté internationale dans son ensemble ont apporté à l’Irak dans la guerre Irak-Iran, ce seraient les Occidentaux qui auraient vite fait figure d’accusés ou de co-accusés.
Voilà ce que Nicolas Sarkozy n’a pas pu dire : l’ordre établi à l’échelle mondiale ne pouvait supporter un procès équitable. Mieux valait pour lui une parodie de justice suivie d’une exécution sommaire. « Répugnant » est le mot qui est venu à la bouche ou à l’esprit de tous ceux qui dans notre pays ont conservé un peu de cœur – et ils sont nombreux ! Tout le reste n’est que tartufferie !