Verbatim express :
- On a vu le type d'ingérence que donnait des frappes en dehors du Conseil de Sécurité des Nations Unies en Irak ou au Kosovo. D'une certaine manière, on a vu le résultat d'une résolution détournée de son sens, en Libye. Les milices islamistes sont maîtresses du terrain.
- Il faut se tenir au droit. Le mot punir fait partie d'un autre univers, celui de la morale. Or, je pense que la légalité internationale protège tous les pays.
- Si on veut rester sur le terrain du terrain du droit, il faut noter que la Syrie n'est pas signataire de la convention d'interdiction des armes chimiques.
- Il faut regarder de plus près ce qui s'est passé. Est-on sûr à 100% de ce que cette frappe chimique est le fait du gouvernement syrien ? Monsieur Colin Powell était sûr également qu'il avait la preuve quand il agitait sa fiole au Conseil de Sécurité de l'ONU !
- Une hypothèse n'a pas pas été étudiée : celle où des groupes d'oppositions, fanatiques, se seraient procurés ces armes. Il faut être prudent, il n'y a pas de certitudes à 100%. Ces frappes peuvent émaner du gouvernement syrien, d'un général qui s'est affranchi des ordres gouvernementaux.
- Les faibles ne s'érigent pas sur le terrain de la morale, en distributeurs de punitions. Seul les forts peuvent s'ingérer dans les affaires de pays plus faibles qu'eux.
- Sur la question de savoir s'il faut un vote au Parlement sur la Syrie, je pense qu'il faut attendre la déclaration du gouvernement. Dans ces affaires il faut beaucoup de sang froid.
- J'ai dit à François Hollande que je souhaitais vraiment que le gouvernement évite de faire une grosse bêtise.
- Nous sommes en face d'une guerre civile atroce et nous ne savons pas ce qui se passera demain. Après Bachar el-Assad, un régime islamiste à Damas sera t-il beaucoup mieux ?
- Il faut regarder où on met les pieds. En politique il ne faut pas sauter dans le noir.
- Je ne suis pas pour la passivité. Il faut chercher à faire prévaloir une logique de paix. L'opposition syrienne doit désigner ses représentants à la conférence Genève II afin que celle-ci puisse se tenir dans les prochaines semaines.
- N’effaçons pas ce qui a été réussi au Mali dans le cadre de la légalité internationale, par une erreur qui serait gravissime pour l'avenir de notre diplomatie.