Carnet de Jean-Pierre Chevènement

Lisbonne contre l’intérêt et la liberté de la France


Le Président Sarkozy, au lieu de s’appuyer sur le « non français » pour obtenir des concessions sur le gouvernement économique de la zone euro, sur la politique monétaire ou sur la préférence communautaire a capitulé sur toute la ligne.


Le traité de Lisbonne consacre la rupture de l’égalité fondatrice de la France et de l’Allemagne dans les institutions européennes (chacune disposant de 29 voix) en instaurant une pondération démographique : la France pèsera désormais moins que les ¾ de l’Allemagne qui, avec l’appui de nombreux Etats-clients, pourra faire jouer partout la minorité de blocage. La relation franco-allemande en sera durablement déséquilibrée et affaiblie.

Quant au Haut Représentant de l’Union pour la politique extérieure dans une Europe à 27 largement inféodée à Washington, que pourra-t-il dire le jour où M. Bush décidera de lancer ses missiles sur l’Iran : rien qui puisse le contrarier ! Et la France là-dedans ? Elle ne va pas contredire l’Europe. Elle s’écrasera donc !

Voilà à quoi conduit la politique de M. Sarkozy : elle prétend relancer l’Europe mais en fait elle va contre l’intérêt et contre la liberté de la France, et par conséquent contre l’idée même d’une Europe européenne.


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Samedi 20 Octobre 2007 à 01:54 | Lu 6724 fois



1.Posté par Richard Patrosso le 20/10/2007 11:44
Je suis bien d'accord avec cette thèse. J'ajouterai qu'en demandant au Parlement de ratifier le traité simplifié, Nicolas Sarkozy tient l'une de ses promesses de campagne. Démonstration donc que ce n'est pas parce qu'un homme tient ses engagements ou l'un de ses engagements que ses engagements sont justes.

Nicolas Dupont-Aignan a lancé, pour sa part, une pétition pour un référendum sur le traité simplifié après avoir voté pour Nicolas Sarkozy parce que ce dernier avait déclaré lors de son débat contre Ségolène Royal que la Constitution de Giscard était morte. Le président de DLR essaie donc de tromper l’électeur : il savait très bien que Nicolas Sarkozy déclarait morte la Constitution de Giscard parce que son traité simplifié n’attendait que son élection pour être vivant. Dupont-Aignan menteur? Oui! Mais les nonistes de 2005 ne doivent-ils pas pour autant signer la pétition de NDA s’ils veulent vraiment un référendum sur ce mini-traité?

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=30487

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=30487

2.Posté par Eric le 20/10/2007 16:07
Je suis bien d'accord avec cette thèse. J'ajouterai qu'en demandant au Parlement de ratifier le traité simplifié, Nicolas Sarkozy tient l'une de ses promesses de campagne.


Oui c'est à dire qu'il ne tient parole que lorsqu'il trompe les gens.

3.Posté par FRANCOIS jean M.R.C. 62 le 21/10/2007 20:00
il est encore temps de démontrer qu'au MRC nous sommes pour une europe européenne mais qui ne va pas contre l'intérêt de la France ni contre sa liberté !

4.Posté par Antoine le 21/10/2007 21:47
Merci M.Chevénement pour vos fortes paroles la forfaiture en cours.

J'ai vu que F.Hollande a dit qu'il serait responsable, creusant encore davantage la faillite morale du PS (comme NS le fait à l'UMP).

Que pouvez vous faire ? Comme faire pour vous aider ?

Le fond du dossier, les modalités de l'avancement de la construction de l'UE (véritablement totalitaire) et le silence médiatique complaisant, tout cela me semble d'une gravité exceptionnelle. Nous avons besoin de quelqu'un comme vous M. Chevénement.

5.Posté par carlier le 22/10/2007 00:07
bon alors on fait quoi, cher Jean Pierre Chevenement..
un colloque ?
on crée un club ?
ou est l'ambition d'un force politique qui nous representerait, et avec laquelle nous pourrions servir ?

6.Posté par Charleston le 22/10/2007 01:01
L'Union européenne doit s'unifier dans l'adversité. Les mois qui viennent seront très difficiles. Lisbonne est donc une bonne chose sur le plan de la politique internationale. Je ne vois pas en quoi cela est nuisible aux intérêts de la France. Bien sûr un référendum est préférable. Mais le NON avait surtout été un NON à Chirac. Maintenant le temps presse et l'Union européenne doit se faire. C'est le seul projet existant. On ne pas qualifier de forfaiture un traité annoncé ratifié à l'unanimité par les 27 gouvernements européens. Il ne faut transformer la défaite de Royal en marginalisation définitive de la gauche avec Dupont Aignan.

7.Posté par jc le 24/10/2007 15:49
A quand un grand parti républicain!
http://resistancegaulliste.hautetfort.com/

8.Posté par Eric le 24/10/2007 18:05
J'aime bien ces vérités toutes faites, comme celle que Charleston nous assène : "l'Europe doit se faire".

Ah bon ?

Déjà, ce qu'ils construisent, c'est tout sauf l'Europe. A moins que la Turquie, l'Algérie et tout le maghreb n'en fasse subitement partie.

Ensuite à part le désordre, la précarité et la ruine économique, que nous apporte l'UE ? Rien ! Rien du tout !

C'est un jouet aux mains des américains.
D'ailleurs vu votre pseudo, votre opinion n'est surement pas innocent.

9.Posté par LAURENT le 25/10/2007 16:04
Bien sûr qu'on ne peut qu'être contre ce "traité simplifié"( ah! l'art de la litote! ), mais je me trouve devant un dilemme : j'ai toujours été contre la formule "référendum", que je tiens pour être très démagogique et à la limite du populisme. En effet comment en tant que simple citoyen (même relativement informé), comment porter un jugement sérieux sur un texte aussi complexe que ce "traité"?
J'ai essayé de comprendre celui de Maastricht et j'ai abandonné (entre la complexité des articles qui se renvoient les uns aux autres, entre les non-dits qui se cachent derrière les mots, entre le fait qu'un nombre infime d'électeurs auront même simplement lu le texte, etc.) A priori je fais confiance aux élus d'un parti que j'ai choisi, qui m'informe quand je le souhaite et auprès duquel je peux militer et me faire entendre : c'est à eux de prendre le temps de décortiquer le texte, de recueillir les avis et de rendre compte de la position qui semble souhaitable de prendre.
Malheureusement, quand on se trouve dans la situation d'un parlement à majorité monocolore, je me trouve coincé.et ma seule échappatoire est de voter blanc, ce qui signifie que je refuse de donner mon avis sur une question qui me dépasse.
Sous De Gaulle, on avait des référendums dont la formulation semblait très simple mais dont l'ambiguité des propositions était telle qu'on pouvait être d'accord avec une partie de la question posée et contre pour une autre mais pour lesquelles une seule réponse était possible.
Nous ne sommes plus à Athènes où le nombrre extrèmement réduit des électeurs permettait une explication approfondie donnée à chacun sur le fond des problèmes posés et où chaque voix avait un véritable poids parce qu'exprimé en touite connaissance de cause.
Alors à quand la prise en compte du vote blanc ?

10.Posté par Eric le 26/10/2007 15:37
De toute façon, nous ne devrions même pas avoir à revoter dans le cadre d'un référendum.
C'est en URSS que les gens devaient voter et revoter, jusqu'à ce qu'ils acceptent.

Ca a déjà été voté, c'est NON. On ne va pas recommencer tous les 4 ans.

Rafarin l'avait dit, pour nous faire chanter :"si c'est non, il n'y aura pas de deuxième fois" (sous entendu, attention aux problèmes).

Et bien voilà, c'est NON, NON et NON.

Leur UE, c'est une variable d'ajustement de l'économie américaine.
En plus, question démocratie et liberté d'expression, ça commence à sentir très fort l'URSS, en moins rouge, mais plus rose...

Forcément, bien rose, les gens acceptent tout.


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