Rédigé par Chevenement.fr le Jeudi 16 Octobre 2008 à 09:20 | Lu 4922 fois
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BA le 16/10/2008 15:53
La crise alimentaire mondiale touche désormais près d'un milliard de personnes, affirme l'association humanitaire Oxfam, appelant les pays à combattre la pauvreté avec la même détermination mise à résoudre la crise financière.
" En raison de la hausse rapide des denrées alimentaires, 119 millions de personnes supplémentaires souffrent de la faim. Au niveau mondial, ce nombre est désormais de 967 millions ", indique l'association britannique dans un rapport publié à l'occasion de la Journée mondiale alimentaire.
"La hausse des prix alimentaires signifie que les gens mangent moins et moins bien, que les enfants ne peuvent plus être scolarisés et que les agriculteurs doivent émigrer pour vivre dans des quartiers pauvres."
Oxfam explique que la hausse des prix n'entraîne pas une augmentation des revenus des agriculteurs dans les pays les plus pauvres, mais qu'elle profite uniquement aux grands groupes agroalimentaires.
"Les politiques agricoles inefficaces et peu judicieuses, combinées avec des règles commerciales inéquitables et une mauvaise connaissance de l'économie, ont créé une situation dans laquelle les grands négociants et les supermarchés profitent de la hausse des prix, tandis que les petits exploitants agricoles et les consommateurs sont perdants", a dit Barbara Stocking, présidente d'Oxfam.
Au Cambodge, où le riz est la base de l'alimentation pour la moitié de la population, la consommation a chuté tandis que les prix doublaient en quinze mois sur une période allant jusqu'en avril 2008.
En Somalie, le prix du blé a augmenté de 300 % sur la même période, tandis que les prix du maïs grimpaient dans une fourchette de 40 à 65 %. Les plus pauvres, disposant d'un peu moins de deux dollars par jour, ne parviennent plus à se nourrir.
Oxfam s'est dit choquée par l'incapacité des grandes institutions mondiales à coordonner leurs efforts pour résoudre ce problème, comme elles viennent de le faire pour tenter de sortir de la crise financière.
Lors d'une réunion d'urgence des principaux pays contributeurs à Rome cette année, une aide de 12,3 milliards de dollars avait été promise. Pour l'instant, seul un milliard de dollars a été effectivement distribué.
" Alors qu'on vient de trouver en un mois 4 000 milliards de dollars pour les banques, il n'a jamais été possible d'en dégager seulement 20 pour lutter contre la faim dans le monde ! " ( Jacques Attali, 14 octobre 2008 )
A la regarder du point de vue des salariés, la situation économique actuelle n’est pas encore tragique : la baisse de l’immobilier permet à plus de gens d’avoir accès à l’achat d’un logement ; la baisse de la croissance réduit le prix du pétrole. Et la baisse des Bourses ramène les portefeuilles d’actions à leur niveau d’il y a cinq ans, à un moment où leurs détenteurs n’étaient pas à plaindre.
Seuls risquent de perdre les plus pauvres, consommateurs endettés sous la pression des banques, et les plus riches, qui auront plus de mal désormais à faire croire qu’il est légitime que les revenus financiers augmentent de plus de 20 % chaque année, quand les revenus du travail n’augmentent que de moins de 2 %.
Certes, nul n’a intérêt au désastre des banques, interfaces entre le monde virtuel de la finance et celui de l’économie réelle. Et comme le montre l’excellent plan annoncé dimanche soir, on trouvera toujours aisément de l’argent par l’impôt, c'est-à-dire par les revenus des vrais gens, pour financer les pertes des institutions.
Mais, pour les autres sujets sérieux, (comme la faim, la pauvreté, le climat, la déforestation), rien.
Et pourtant, cette semaine, un rapport de la commission européenne rappelle que l’économie du monde perd chaque année plus de richesses par la déforestation, (soit entre 2 000 et 5000 milliards de dollars), que par la crise financière.
Alors qu’on vient de trouver en un mois au moins 4 000 milliards de dollars dans le monde pour les banques, il n’a jamais été possible d’en dégager seulement 20 pour lutter efficacement contre la faim dans le monde, ou pour sauver la forêt brésilienne, ou pour généraliser le microcrédit aux 600 millions de familles qui en ont besoin.
Bien sûr, il faut régler ces désordres financiers ; parce que si on ne le fait pas, c’est toute l’économie mondiale réelle qui basculerait, non pas dans la récession, mais dans la dépression. Mais il faut inscrire cette action dans le cadre d’un véritable projet de société, au service des vrais gens.
L’argent mobilisé ne doit pas aller aux actionnaires des banques, mais à leurs clients, spoliés et surendettés par le jeu insensé du crédit à la consommation, à de grands travaux mondiaux capables de régler les problèmes des générations futures, et à la mise en place d’un véritable état de droit planétaire.
http://blogs.lexpress.fr/attali/
4.Posté par
furaxauboulot le 23/10/2008 17:53
Croyez-vous qu'au motif d'une baisse de l'immobilier l'accés à la propriété soit facilité ? Grave erreur , les critères des banquiers sont de plus en plus draconiens.
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