Ségolène Royal semble en difficulté. Que doit-elle faire ?
Jean-Pierre Chevènement: Son discours de Villepinte sur la France, sur l'Europe et sur le monde était très cohérent et de haute tenue.
Par exemple en matière de politique étrangère, elle est cent coudées au-dessus de Sarkozy. Elle doit maintenant décliner les différents thèmes comme la politique industrielle - expliquer, par exemple, ce qu'on fait contre les délocalisations- ou la sécurité. Elle doit aussi enrichir ses propositions puisque, naturellement, elle n'a pas pu tout dire. Mais il est important de ne pas s'écarter de la ligne de Villepinte.
N'est-il pas dangereux d'être en retard à la mi-février ?
En fait, les choses se cristalliseront à partir de la mi-mars. Il est évident, pour moi, que la bataille va se jouer entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. A eux deux, ils totalisent dans les intentions de vote environ 60 %. Il est clair qu'aucun autre ne percera, ni Le Pen, ni Bayrou. C'est mécanique.
La machine Sarkozy apparaît difficile à prendre en défaut...
Sarkozy est très bien organisé, ça s'est sûr. Il embraye directement sur le système des grands médias qui sont très proches de lui. Cela lui donne un réel avantage. Ségolène a dit des choses très fortes, notamment sur l'Europe - une Europe qui protège et dont les statuts de sa Banque centrale doivent être modifiés - qui n'ont pas été reprises par les médias.
Jean-Pierre Chevènement: Son discours de Villepinte sur la France, sur l'Europe et sur le monde était très cohérent et de haute tenue.
Par exemple en matière de politique étrangère, elle est cent coudées au-dessus de Sarkozy. Elle doit maintenant décliner les différents thèmes comme la politique industrielle - expliquer, par exemple, ce qu'on fait contre les délocalisations- ou la sécurité. Elle doit aussi enrichir ses propositions puisque, naturellement, elle n'a pas pu tout dire. Mais il est important de ne pas s'écarter de la ligne de Villepinte.
N'est-il pas dangereux d'être en retard à la mi-février ?
En fait, les choses se cristalliseront à partir de la mi-mars. Il est évident, pour moi, que la bataille va se jouer entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. A eux deux, ils totalisent dans les intentions de vote environ 60 %. Il est clair qu'aucun autre ne percera, ni Le Pen, ni Bayrou. C'est mécanique.
La machine Sarkozy apparaît difficile à prendre en défaut...
Sarkozy est très bien organisé, ça s'est sûr. Il embraye directement sur le système des grands médias qui sont très proches de lui. Cela lui donne un réel avantage. Ségolène a dit des choses très fortes, notamment sur l'Europe - une Europe qui protège et dont les statuts de sa Banque centrale doivent être modifiés - qui n'ont pas été reprises par les médias.
Comment contrer Sarkozy ?
De deux manières : par une meilleure organisation par rapport au système médiatique et par la mobilisation populaire. Nous avons beaucoup de monde dans nos meetings : six cents personnes par exemple, jeudi soir, à Belfort. Et puis, il faudrait une veille plus attentive sur ce que sont les propos et gestes de Sarkozy. Cet homme inquiète les Français : c'est ce filon-là qui doit être exploité !
L'organisation de la campagne de Royal doit-elle être repensée ?
C'est toujours très dur, car tout repose toujours sur le candidat. L'essentiel est que le candidat tienne bon : c'est le cas de Ségolène. Elle encaisse bien, elle ne mollit pas !
On lui reproche de ne pas assez déléguer...
Vous croyez que Sarkozy délègue ? Non, pas du tout. Il ne faut pas renverser les rôles : c'est au PS de se mobiliser derrière sa candidate, qu'il a désignée à une très forte majorité. On ne peut pas tout reporter sur les épaules d'une femme, certes forte. Il faut l'aider. Il faut qu'un sentiment de solidarité se crée. Sur le terrain il y a certains traînards. Il est temps qu'ils montent dans le train ! J'aime citer en meeting la devise du 35 e régiment d'infanterie de Belfort : « Tous gaillards, pas de traînards ».
Ne devrait-elle pas s'appuyer plus sur Strauss-Kahn et Fabius ?
Elle a confié une mission au premier et elle va en meeting le 24 chez le second. Et, il n'y a pas que le PS mais aussi le MRC et le PRG. Elle doit surtout s'adresser au peuple français. Il y a une attente forte dans le pays. La différence se fera sur la mobilisation populaire. C'est celle-là qui fera bouger les grands médias, qui sont tout acquis à Sarkozy.
Pour vous, il n'y a rien à changer ?
L'essentiel est qu'elle garde son tonus et qu'elle ne se laisse pas intimider. On a encore deux mois et huit jours : je suis tout à fait confiant.
Propos recueillis par Philippe Martinat, Le Parisien , samedi 17 février 2007
De deux manières : par une meilleure organisation par rapport au système médiatique et par la mobilisation populaire. Nous avons beaucoup de monde dans nos meetings : six cents personnes par exemple, jeudi soir, à Belfort. Et puis, il faudrait une veille plus attentive sur ce que sont les propos et gestes de Sarkozy. Cet homme inquiète les Français : c'est ce filon-là qui doit être exploité !
L'organisation de la campagne de Royal doit-elle être repensée ?
C'est toujours très dur, car tout repose toujours sur le candidat. L'essentiel est que le candidat tienne bon : c'est le cas de Ségolène. Elle encaisse bien, elle ne mollit pas !
On lui reproche de ne pas assez déléguer...
Vous croyez que Sarkozy délègue ? Non, pas du tout. Il ne faut pas renverser les rôles : c'est au PS de se mobiliser derrière sa candidate, qu'il a désignée à une très forte majorité. On ne peut pas tout reporter sur les épaules d'une femme, certes forte. Il faut l'aider. Il faut qu'un sentiment de solidarité se crée. Sur le terrain il y a certains traînards. Il est temps qu'ils montent dans le train ! J'aime citer en meeting la devise du 35 e régiment d'infanterie de Belfort : « Tous gaillards, pas de traînards ».
Ne devrait-elle pas s'appuyer plus sur Strauss-Kahn et Fabius ?
Elle a confié une mission au premier et elle va en meeting le 24 chez le second. Et, il n'y a pas que le PS mais aussi le MRC et le PRG. Elle doit surtout s'adresser au peuple français. Il y a une attente forte dans le pays. La différence se fera sur la mobilisation populaire. C'est celle-là qui fera bouger les grands médias, qui sont tout acquis à Sarkozy.
Pour vous, il n'y a rien à changer ?
L'essentiel est qu'elle garde son tonus et qu'elle ne se laisse pas intimider. On a encore deux mois et huit jours : je suis tout à fait confiant.
Propos recueillis par Philippe Martinat, Le Parisien , samedi 17 février 2007