Carnet de Jean-Pierre Chevènement

« Démocratie irréprochable »


Dans cette fin de campagne, la violence de la posture de Nicolas Sarkozy est ce qui me frappe le plus : il va en Corse et traite de « lâches » les poseurs de bombes encagoulés. Personnellement, cela ne me gêne pas du tout !


Mais dans sa bouche, c’est un langage tout à fait nouveau : on se souvient que Nicolas Sarkozy a longuement négocié avec Talamoni et le FLNC pour proposer aux Corses en juillet 2003 un statut dérogatoire avec pouvoir législatif. La majorité de nos compatriotes corses a rejeté la proposition de Nicolas Sarkozy par référendum.

Mais les poseurs de bombes encagoulés jouent aujourd’hui un tout autre rôle dans la bouche de Nicolas Sarkozy. Il les mets du côté de Mme Royal avec en prime les casseurs de la gare du Nord : « je ne sollicite ni leur approbation, ni leurs applaudissements ». Théâtralise-t-il, insinuant que Mme Royal leur courrait après ?

Outrance, manipulation, imposture, nous sommes là en présence de la démagogie traditionnelle d’une certaine droite. La pire. Celle qui fait peur à juste titre. Où est donc la « démocratie irréprochable » dont Nicolas Sarkozy ose encore se targuer ?


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Mardi 1 Mai 2007 à 11:59 | Lu 7516 fois



1.Posté par SCHELLHORN Jacques le 02/05/2007 14:31
Bonjour. Au sujet de la Corse en général, et du mouvement nationaliste en particulier, il ne faut jamais oublier que les identitaires corses combattent pour une idée nationale qui, certes n'est pas la nôtre, mais reste d'actualité et parmi ces gens là, certains ne sont pas des "lâches", mais dans leur idéologie des "patriotes". J'en ai pour preuve, les 11000 attentats, crimes et délits commis en Corse depuis le printemps 1965. Sans faire l'apologie d'une idée nationaliste que je ne partage pas du tout, la solution au problème corse est peut être plus complexe que certains états majors politiques parisiens ont tendance à le penser. Ceci dit, oui, il y a bien un echec de la politique de Sarkozy en Corse depuis 2002 comme je l'ai écrit dans un document récent porté à la connaissance de personnalités, et ceci malgré les résultats du premier tour flatteurs pour Sarkozy. Il serait certainement souhaitable à l'avenir, que la gauche républicaine et socialiste repense totalement son approche de la questioncorse en tenant compte de la situation réelle observée sur le terrain, tel que soit l'issue du scrutin du 6 mai 2007. JS.

2.Posté par lorrain le 07/05/2007 07:45
Pas touche à la Corse! La République est une et indivisible.

3.Posté par SCHELLHORN Jacques le 08/05/2007 18:48
Et vive la pensée unique républicaine! Pour votre information, vous devriez relire ce qu'écrivaient le journaliste Paul Bourde en 1887 dans un reportage et le président Georges Clémenceau en 1908 dans un rapport célèbre. JS.


Dans la même rubrique :
< >

Lundi 2 Septembre 2024 - 19:18 Hommage à Gérard Cureau

Lundi 19 Août 2024 - 17:30 Hommage à Louis Mermaz




Derniers tweets

Abonnez-vous à la newsletter








Mots-clés des 30 derniers jours