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Chevènement à propos de Chirac: "il n'est pas bon de ramener la politique aux affaires"


Dépêche AFP, samedi 31 octobre 2009, 9h35.


Chevènement à propos de Chirac: "il n'est pas bon de ramener la politique aux affaires"
L'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement estime à propos du renvoi en correctionnelle de l'ancien président Jacques Chirac qu'il "n'est pas bon de ramener la politique aux affaires".

Invité du Talk Orange-Le Figaro, M. Chevènement, président d'honneur du MRC, dit qu'il "ne se réjouit pas de cette nouvelle".

"Il restera comme un homme qui s'est opposé à Georges Bush au moment de l'invasion de l'Irak". "Il fallait beaucoup de fermeté et de courage. Cela restera dans l'histoire. Par contre, cette affaire, quelle qu'en soit l'issue judiciaire, n'y restera pas", ajoute-t-il.

Pour lui, "il n'est pas bon de ramener la politique aux affaires".


Rédigé par Chevenement.fr le Samedi 31 Octobre 2009 à 11:02 | Lu 3154 fois



1.Posté par Dominique Rabeuf le 31/10/2009 13:40
Il me semble difficile de prévoir ce que l'histoire ne retiendra pas en matière de faits. Combien de bons pères de famille renommés se sont révélés à la lumière des faits de parfaits criminels.
A propos de Georges Bush, rappelons toute la sympathie qu'éprouvent certains républicains français.
Pour ce qui est du lien entre la politique et les affaires, à trop vouloir diriger on est tenté de se doter d'appareils de partis qui ont des besoins de financement pour soutenir des bonnes causes ( toutes les causes se proclament bonnes , une cause est bonne c'est à cela qu'on la reconnaît ) et malheureusement l'argent n'a certes pas d'odeur et très souvent est réputé sale

2.Posté par Lambersartois le 01/11/2009 14:03
C'est avec une immense satisfaction que j'observe que la gauche et le Peuple en général remettent à l'ordre du jour la Nation ( cf. les déclarations de Mme Royal et le sondage sur la Marseillaise à l'Ecole ). Rendons à César ce qui est à César : C'est bel et bien Jean-Pierre Chevènement qui est l'initiateur de ce nouvel élan. Combien de temps a-t'il fallu pour qu'on l'écoute enfin ?
En revanche , je ne partage passon point de vue sur sujets :
- le rapprochement avec le centre européiste de Bayrou,
- sa mansuétude vis-à-vis de Jacques Chirac , fossoyeur du Gaullisme , dévoyeur de la pratique républicaine , chef de clan sans scrupules qui a laissé condamner en ses lieu et place ses lieutenants. Ses mérites en matière de politque étrangère n'excusent pas tout.
Cordialement.

3.Posté par Pascal Olivier le 01/11/2009 15:39
Il n'est effectivement pas bon de ramener la politique aux affaires, JPC est l'un des rares hommes politiques à ne s'être jamais réjoui de ces mésaventures y compris quand elles touchaient des adversaires. C'est tout à son honneur.

Je suis moins emballé par la description de Chirac. Je pense que ce n'est pas le courage mais au contraire la couardise qui a guidé sa salutaire opposition à l'invasion de l'Irak en 2003. Chirac était un partisan de la guerre du golfe en 1991, de frappes contre les serbes en 1995, du bombardement de la Serbie en 1999. Bref, il préfère les théopétromonarchies à l'Irak, les jihadistes-mafieux bosniaques et albanais aux serbes. En 2003 c'est la crainte d'un soulèvement en France de la part de ceux qui font une allégeance supranationale à la "oumma" qui a guidée son choix ainsi que la frayeur de voir la Turquie récupérer une ex province de l'Empire ottoman, Mossoul. C'était en effet la condition qu'avait posée la Turquie pour être de l'expédition.

Chirac héros malgré lui. Probablement, la peur est parfois bonne conseillère. Le mémorable discours de Dominique de Villepin à l'ONU ne doit pas faire oublier qu'il a fait pire que Sarkozy avec le CFCM. Sarkozy avait transformé le CFCM en instance communautaire, Villepin l'avait transformé en diplomatie bis de la France dans l'affaire des otages d'Irak.


4.Posté par BA le 01/11/2009 23:42
Dimanche 1er novembre :

Aux Etats-Unis, la banque la plus importante pour les prêts aux Petites et Moyennes Entreprises s’appelle CIT. Aujourd’hui, CIT a fait faillite.

Lisez cet article :

Le groupe financier américain CIT, acteur incontournable du financement des PME américaines, a annoncé dimanche qu'il se mettait sous la protection de la loi sur les faillites (Chapter 11).

"Le Conseil d'administration a approuvé la proposition de déposer volontairement un dossier au tribunal des faillites du district sud de New York", indique le groupe dans un communiqué.

Les actifs de CIT étant évalués à 71 milliards de dollars, il s'agit de la cinquième plus grosse faillite de l'histoire des Etats-Unis, après celles de Lehman Brothers (2008), Washington Mutual (2008), WolrdCom (2002) et General Motors (2008).

http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=ad79115bafffae68da1c79e83fd7295a

Voici les dernières nouvelles de l’économie réelle (je dis bien : l’économie réelle, pas l’économie des menteurs et des joueurs de pipeau) :

1- Le revenu disponible réel des ménages américains a baissé en septembre pour le quatrième mois d’affilée.

2- Les dépenses de consommation des Américains ont diminué de 0,5 % en septembre.

3- « USA : malgré la reprise, l’économie reste encore très dépendante de l’Etat. Les chiffres publiés vendredi 30 octobre par le Secrétariat au Commerce montrent que le revenu disponible réel des ménages a baissé en septembre pour le quatrième mois d’affilée, et que les Américains préfèrent épargner plutôt que dépenser, accréditant le pronostic des analystes selon lequel la consommation, qui a apporté 2,36 points de croissance au troisième trimestre, risque de replonger sur la fin de l’année. » (Source : france-info.com )

4- « Les autorités américaines ont fermé vendredi 30 octobre neuf banques, un record pour une seule journée depuis le début de la crise financière. Cette opération porte à 115 le nombre de banques mises en faillite depuis le 1er janvier 2009, soit le plus haut niveau annuel depuis 1992. Les analystes s'attendent à ce que d'autres surviennent encore d'ici la fin de l'année. »

http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE59U00G20091031

5.Posté par Claire Strime le 02/11/2009 11:47
Si on prend un peu de recul, on préferera le Chirac de 2003 et de 1976-79 (rupture avec Giscard, appel de Cochin) à celui de 1992 (il ne manqua que 600000 voix pour faire échouer Maastricht), 1995 et 1999.
Disons que ses qualités-certaines- et sa culture universelle (compréhension de la culture asiatique et du rôle du monde arabe) mettent en lumière les carences d'autres sur ces sujets essentiels pour 1 homme d'Etat.
Je ne suis par ailleurs pas fachée que soient mises en lumière les méthodes qui président aux recrutements de contractuels et chargés de mission dans certaines collectivités locales (la mairie de Paris à 1 époque en tout premier lieu).
Je n'ai pas d'animosité à avoir à cet égard envers M.Chirac. Par contre je me suis heurtée au piétinement des principes républicains d'accès à l'emploi de la part de ses successeurs à la Mairie de Paris.

6.Posté par hélène le 02/11/2009 21:06
je me souviendrai tout autant que le refus d’engager la France dans le conflit Irakien, du choix qu’à fait J Chirac de soumettre au référendum l'adoption du traité européen

Et Il est vraisemblable que l’histoire s’en souviendra aussi, au regard de la spécificité européenne de notre époque : l’abaissement des peuples.

… à moins que l’histoire soit aussi en liberté surveillée ….

7.Posté par Pascal Olivier le 04/11/2009 21:46
Il est probable que l'histoire se souvienne également de la salvatrice loi de mars 2004 sur la laïcité qui mit fin à quinze ans d'errements post jospinien sur le voile à l'école. Là aussi Chirac fut un héros malgré lui. La mission qu'il confia à la commission Stasi s'apparentait à l'origine à une défausse du type de celle de Jospin en 1989 avec le Conseil d'Etat. La commission Stasi plutôt hostile à une loi changea d'avis au fur et à mesure des auditions. Même l'inénarrable Alain Touraine finit par être convaincu. Entre la remise du rapport et le vote de la loi, Chirac fut grandiose dans un discours sur la laïcité et la République. Il est certain qu'avec Jospin élu en 2002 nous n'aurions jamais eu cette loi.

Quand Chirac prit la décision de soumettre le TCE à référendum il était persuadé qu'il ferait mieux que François Mitterrand avec Maastricht. C'était pour lui l'occasion d'un plébiscite à bon compte. On connaît la suite...

Pour ce qui est de ne pas engager la France dans l'invasion de l'Irak en 2003, ,je pense que même l'atone Lionel Jospin aurait résisté. Pour être de l'aventure il aurait fallu un Sarkozy ou un Lellouche voire un François Mitterrand.

Peut être est-ce regrettable mais il n'est guère besoin d'être grand clerc pour exercer le pouvoir temporel. Chirac ne l'était pas, bien que cultivé. Mais que penser de son successeur qui ne savait pas dire à quelques jours de son élection en 2007 si Al-Qaida était sunnite ou chiite ? Peu flatteuse comparaison en effet.

Le Chirac de 1976-79 et de l'appel de Cochin est un Chirac qui n'a pas encore coupé le cordon ombilical avec sa génitrice politique Marie-France Garaud à qui on attribue la rédaction de l'appel de Cochin. En 2003-2004 c'est fait depuis longtemps et il est renié par la dame qui lui reproche d'avoir liquidé le gaullisme.« Mitterrand a détruit la Ve République par orgueil, Valéry Giscard d'Estaing par vanité et Jacques Chirac par inadvertance »(MFG). Je persiste à penser que l'Etat de grâce de 2003-2004 est un concours de circonstances heureux qui se prolongera en 2005 avec la décision par inadvertance d'ouvrir la voie référendaire. S'il faut pour une raison ou pour une autre attribuer le mérite de cette période à Chirac, pourquoi pas ? Après tout les les plus solides et belles constructions reposent bien sur des mythes fondateurs.


8.Posté par Lambersartois le 10/11/2009 18:34
Je trouve un peu trop flateurs les portraits de J. Chirac , rebaptisé en rad-soc patelin . C'était un chef de clan , un accapareur de la fortune des Français. Il a imposé la main-mise de la maffia RPR sur les affaires du pays. Tantôt travailliste à la française , tantôt reaganien pur jus. La girouette de la Corrèze. Bity , son classement , l'achat des terres alentours , sa réfection aux frais du contribuable , visite du président chinois oblige. Désolé mais cet homme est un voyou !Ce n'est pas son coté gaulois , sa tête de veau et ses bières qui me feront changer d'avis. Je l'ai connu en 77. J'ai tout de suite jaugé le bonhomme...

9.Posté par Claire Strime le 13/11/2009 12:24
Lionel Jospin appelait à des meetings à la Mutualité en 1992 avec BHL et tutti quanti pour une intervention "occidentale" (lire de l'OTAN) contre les Serbes en Bosnie (F.Mitterrand étant, on le sait, plus réservé). En 1999 L.Jospin fut le premier premier ministre "socialiste" à faire intervenir la France dans 1 opération de l'OTAN sur le sol européen.
Bien imprudent celui qui prétend que L.Jospin aurait eu, s'il en avait eu la possibilité, una attitude "chiraquienne" en 2003 (ou 1 attitude à la Schröder plus qu'à la Blair).
Ceci étant écrit en tennat compte des limites évidentes de l'"history if..." (l'histoire si...).

10.Posté par Pascal Olivier le 14/11/2009 23:12
Même si on ne doit accorder que peu de crédit aux dires de Jospin, il est sorti de sa retraite en 2003 pour aller dans le sens de Chirac. C'était sa première manifestation après 2002.

Une partie des troupes atlantistes se vautre de plaisir quand atlantisme se conjugue avec dhimmitude ou quand le jihad est favorisé, guerre d'Afghanistan 1979-1989, guerre du golfe de 1991, guerres de l'ex-Yougoslavie. Chirac et Jospin font partie de cette engeance. A tord ou à raison l'invasion de l'Irak en 2003 n'était pas perçue comme entrant dans ce cadre, il ne s'agissait pas de voler au secours des théopétromonarchies ou de faire la guerre aux orthodoxes. Le courage n'est pas la qualité par laquelle Jospin s'est distingué. Aussi je pense qu'on peut affirmer sans trop s'avancer que jospin qui n'a pas résisté aux deux fillettes à Creil en 1989 n'allait pas affronter une minorité devenue entre-temps tyrannique.

11.Posté par Claire Strime le 16/11/2009 10:36
Pour pouvoir être jugé selon ses déclarations ou ses promesses, il faut bénéficier d'une grâce exceptionnelle. Sinon, en général, les hommes politiques sont jugés-par leurs contemporains et par l'histoire- selon leurs oeuvres...
En 1999 Bill Clinton, leader de l'Occident, a voulu donner des gages à ses amis sunnites (saoudiens en particulier) et a sacrifié le peuple serbe. La social-démocratie européenne ne s'est pas alors distinguée du reste des forces libérales promarché et atlantistes de la zone de l'Atlantique Nord.

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