ActualitésLes actes du colloque du 20 mars 2017 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Laurence Ferrari sur CNews, mardi 23 mai 2017.Les actes du colloque du 6 mars 2017 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Carnet de Jean-Pierre Chevènement
La répartition des portefeuilles au sein du gouvernement d’Edouard Philippe qui fait une place très substantielle à des ministres issus de la droite et du centre, illustre la profondeur de la recomposition politique qu’a voulue Emmanuel Macron.
Une ère se clôt : cette recomposition met un terme à trente ans d’hypocrisies et de faux-semblants. Le système fondé sur « l’alternance du pareil et du même » a turbulé. Le paradoxe de la situation tient à ce que le gouvernement d’Edouard Philippe concentre, à gauche et à droite, la quintessence des élites formées à la Doxa maastrichtienne au moment où, justement, le système que symbolisait Maastricht est arrivé à son épuisement. En effet, les problèmes qui ont mis la construction européenne en crise demeurent : déficit démocratique, Brexit, fragilité de la monnaie unique, chômage de masse dans les pays de l’Europe du Sud, insuffisance de la croissance dans la zone euro, réfugiés et migrants, enlisement en Ukraine, etc. Les héritiers de dogmes européistes ou atlantistes obsolètes vont devoir s’en dégager, car tel est le prix de la réussite. Ils doivent ensemble s’affranchir des tabous d’une vision du monde dépassée pour ouvrir, comme l’a dit le Premier ministre, « une voie difficile et risquée », celle de la réussite, pour eux-mêmes mais aussi, et avant tout, pour la France. C’est pourquoi je forme tous mes vœux pour la réussite du nouveau Président de la République et pour celle de son gouvernement. Il leur faudra, pour cela, beaucoup d’audace, car sans audace point de salut ! Carnet de Jean-Pierre Chevènement
La très nette victoire d’Emmanuel Macron offre un répit à la France. C’était une gageure, Emmanuel Macron l’a relevée.
Mais cette victoire ne doit pas dissimuler l’ampleur des fractures sociales et la profondeur des ressentiments dont témoigne le score de l’extrême-droite au second tour, plus d’un tiers des voix, et un autre tiers d’abstention et de votes blancs parmi les inscrits. Le nouveau président de la République est un peu dans la situation du Général de Gaulle en 1958. Il a devant lui des défis gigantesques. Il a eu le courage de s’y affronter. Il devra faire preuve de beaucoup de réalisme et de pédagogie. Il faut lui donner les moyens de réussir en faisant prévaloir une idée force : au-delà des formules politiques usées, il y a la République et son exigence. Dépêche AFP, vendredi 5 mai 2017.
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a estimé vendredi que l'élection de Marine Le Pen au second tour dimanche serait "un très mauvais coup porté à la République".
Il juge que la candidate FN n'est "pas construite" et qu'Emmanuel Macron "pourrait être un bon président". Considérant qu'une élection de la candidate FN serait "un très mauvais coup porté à la République, à son image, à son prestige", M. Chevènement a ajouté sur LCI qu'il ne la "sen(t) pas construite". "Je pense qu'elle n'a pas réellement pensé son affaire et qu'au fond elle n'est pas prête à exercer les responsabilités d'un président de la République", a-t-il déclaré. M. Chevènement, qui avait déjà appelé récemment à un "vote résolu" en faveur d'Emmanuel Macron, a aussi jugé qu'il n'y avait "pas vraiment photo" entre lui et Mme Le Pen, et que la France "ne sera pas défigurée" si le candidat d'En Marche! est président. Ce sera "bon pour son image", dit-il. L'ancien ministre de l'Intérieur de Lionel Jospin, ex-candidat à la présidentielle de 2002 (5,33%) et actuel président de la Fondation pour l'Islam de France, a par ailleurs affirmé qu'avant de quitter le ministère de l'Economie, en août 2016, Emmanuel Macron lui avait demandé son avis. "Je lui ai plutôt déconseillé de partir et de se porter candidat". "Je ne pensais pas - à tort - qu'il serait capable de faire déjà ce qu'il a fait", dit-il. "Malgré les appuis dont il bénéficiait, je ne pensais pas qu'il y arriverait", a affirmé l'ancien président du Mouvement républicain et citoyen (MRC). "Si j'ai un conseil à lui donner - d'ailleurs il ne m'écoute pas - c'est de choisir quelqu'un qui soit quand même assez proche de lui et en qui il puisse avoir confiance", a-t-il dit en évoquant le Premier ministre qui pourrait être choisi par M. Macron dans le cas où il serait élu dimanche président de la République. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité d'Audrey Crespo-Mara sur LCI, vendredi 5 mai 2017.
Source : LCI
Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Sud Ouest dimanche, dimanche 30 avril 2017.
Sud Ouest Dimanche: Il a souvent été question, ces derniers mois, dans le débat public, d’"identité". En quelques mots, qu’est, pour vous, l’identité française ?
Jean-Pierre Chevènement: C’est l’identité républicaine de la France. La définition de la nation française n’est ni ethnique ni religieuse : elle est politique. Elle est liée à l’affirmation de l’État et du citoyen. Le miracle de l’unité française, c’est l’État ; au cœur de la monarchie, puis de la République, cette identité reprend toute notre histoire, des origines à nos jours. Comment expliquez-vous que la laïcité, qui était un socle puissant il y a trente ans, soit aujourd’hui l’objet de polémiques ? Elle est trop souvent mal comprise. Par exemple, elle est perçue comme une arme contre la religion, à tort : la laïcité permet l’expression de toutes les croyances religieuses. Mais elle implique que, dans le débat public, chacun mette ce qu’il a de commun avec ses concitoyens, privilégie l’argumentation raisonnée, et réserve à la sphère privée l’affirmation de ses convictions religieuses. Parle-t-on trop des appartenances religieuses ? Il faut donner à la religion sa place, reconnaître la liberté religieuse, permettre l’exercice des cultes. Mais il ne faut pas substituer la question religieuse à la question sociale. Nous devrions toujours nous attacher à préciser la position sociale de tel ou tel dans la société, avant de le définir par la religion. Je me souviens d’un préfet que Nicolas Sarkozy avait nommé en le présentant comme un " préfet musulman ". Ce préfet m’avait dit son embarras, car il se définit comme parfai- tement laïc et non par rapport à son appartenance religieuse. Il est dangereux de vouloir mettre la religion, comme symbole identitaire, à la place du social et du politique. |
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