J’ai été fasciné et gêné à la fois par la lecture des Bienveillantes de Jonathan Littel. Ce roman touche en effet à l’énigme même du XXe siècle : comment le génocide des Juifs a-t-il pu être pensé et surtout exécuté dans un pays hautement civilisé comme l’Allemagne ? Les historiens s’y sont cassés les dents. Il y a, on le sait, deux thèses : les «intentionnalistes» et les «fonctionnalistes», ceux qui croient que la Shoah procède d’un dessein réfléchi et ceux qui pensent qu’elle s’est imposée comme un moment de radicalisation extrême dans le mouvement même de la guerre.
Le livre de Littel ne prétend pas éclaircir cette question, bien qu’il repose sur une documentation impressionnante (et peut-être pour cela même). Ce n’est pas cela qui m’a gêné mais la philosophie « révisionniste » implicite de l’ouvrage, c’est-à-dire le signe d’équation posé entre le nazisme et le communisme. Ce signe d’égalité apparaît dans la confrontation du narrateur, l’officier SS Max Aüe et le commissaire bolchevick fait prisonnier à Stalingrad : « Finalement, fait-il dire à celui-ci, nos systèmes ne sont pas si différents, dans le principe du moins … Quelle différence entre un national-socialisme et le socialisme dans un seul pays ? » (1)
Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 21 Novembre 2006 à 10:40
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ActualitésJean-Pierre Chevènement s'exprimait sur France Info le samedi 18 novembre.Le quotidien Libération publie samedi 18 novembre un long entretien avec Jean-Pierre Chevènement. L'occasion pour le candidat de développer les axes forts de son programme après la désignation de Ségolène Royal comme candidate officielle du Parti socialiste.
«Ma candidature se justifie toujours», entretien de Jean-Pierre Chevènement à Libération, propos recueillis par Renaud Dély et Pascal Virot, 18 novembre (page 5):
Extrait : « On ne peut redresser la France si on ne modifie pas les orientations libérales de la construction européenne. Je propose l'envoi de deux mémorandums à Bruxelles, le premier pour mettre sur pied un «gouvernement économique» de la zone euro, le second pour une Europe qui protège (taxe anti-dumping social notamment). Je le dis clairement : si nous n'arrivons pas à renégocier certaines clauses des traités européens, sur la concurrence et les services publics par exemple, nous ne devons pas exclure de suspendre celles-ci, après référendum bien évidemment. A 27, et bientôt 30, il faut admettre une Europe à géométrie variable.» Lire l'intégralité de l'entretien sur le site Internet de Libération : http://www.liberation.fr/actualite/evenement/evenement1/217961.FR.php
Première sortie « sur le terrain » après ma déclaration de campagne hier soir, à 16H00, à la « portière » de l’usine de Mandeure (Doubs) de Peugeot Motocycles (PMTC). L’entreprise a décidé de délocaliser en Chine, par un accord avec l’entreprise chinoise Jinan Quingqi, la production des petits scooters de 50 cm3 qui constituent l’essentiel de son activité, en continuant à produire sur le site de Mandeure des scooters à plus forte cylindrée (125 cm3, voire 250 cm3) comme le Satelis, le Geopolis, etc.
Si on prend en compte l’usine de moteurs de Dannemarie (Haut-Rhin), l’effectif global de PMTC est déjà passé de 1 600 salariés en 2002 à 1 140 en 2006.
14 novembre : J’ai souvent observé que les gens se rappellent plus souvent ce qu’ils ont dit que ce qu’on leur a dit. C’est dans la nature humaine.
La presse du 14 novembre revient sur un éventuel « retrait » que je n’ai même pas évoqué « au cas où Le Pen, etc. ». Le Pen dont l’apparition aux élections municipales de Dreux coïncide – avec six mois de retard – avec la « parenthèse libérale » de mars 1983, apparition confirmée aux Européennes de juin 1984 et depuis enracinée dans le paysage politique, est un formidable outil de manipulation pour maintenir le cap de la politique de résignation devant l’installation du capital financier mondialisé, celle-là même qui l’a fait naître. Le Pen est le bâtard de l’Establishment. Celui-ci, qui l’a créé, se sert de ce spectre pour resserrer autour de lui la solidarité des enfants soi-disant légitimes qui croient naïvement que le capital financier mondialisé leur laissera encore quelque chose en héritage. L’Establishment et Le Pen fonctionnent en étroite symbiose. L’un l’a produit. L’autre le sert, en contribuant à maintenir le statu-quo.
Jean-Michel Aphatie, qui me reçoit ce matin sur RTL, est l’un des meilleurs de la presse parlée, si du moins l’excellence se juge à l’art de « déconstruire » le discours de l’interviewé. « C’est un titre, Président d’Honneur ? C’est honorifique ! », le ton est tout de suite donné.
Dans le blog qui suit, toujours fort intéressant à lire, Jean-Michel Aphatie veut absolument réduire ma candidature à une démarche tacticienne. Il ne me croira pas si je lui dis qu’à la petite tactique, j’ai toujours préféré la grande stratégie : mon adhésion au parti socialiste –alors la SFIO – en 1964 n’avait rien de tactique : sept ans après, à Epinay, le parti socialiste était refondé grâce à l’appui que le Ceres a alors apporté à François Mitterrand. Dix ans plus tard, c’était l’alternance et la victoire de l’union de la gauche sur la base des deux programmes dont François Mitterrand m’avait successivement confié la charge. Peut-on assimiler un effort persévérant de dix-sept ans et l’« irrépressible goût pour la tactique » que Jean-Michel Aphatie me prête dans son blog ? De même croit-il que j’aie été ou que je sois candidat aujourd’hui à l’élection présidentielle pour le plaisir ? Jean-Pierre Chevènement est l'invité de Jean-Michel Apathie sur RTL à 7h50 mercredi 15 novembre.
Voir le verbatim de l'entretien sur www.rtl2007.fr
L'entretien peut-être écouté ci-dessous, en cliquant sur le bouton "play". Communiqué de Jean-Pierre Chevènement, Paris, le 15 novembre 2006
Déconnecté des peuples, le Parlement européen a validé aujourd’hui le projet de directive services. Ce projet de directive est, en ne posant pas notamment le principe du pays de destination, le même que celui de Fritz Bolkestein et n’est pas moins dangereux pour les 800 000 entreprises et pour les 11,5 millions d’emplois français concernés :
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