Dépêche AFP, samedi 16 juillet 2011, 10h36.
Jean-Pierre Chevènement estime samedi que "la nature de la France échappe sans doute" à Eva Joly qui a proposé de supprimer le défilé militaire du 14 juillet, en ajoutant: "peut-être lui faut-il encore un peu d'accoutumance".
Dans une interview au Parisien, le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) affirme être "formellement opposé" à la proposition de la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle. "La France et la Grande-Bretagne sont les deux seuls pays d'Europe membres du conseil de sécurité de l'ONU. Sa voix porte au-delà d'elle-même", poursuit M. Chevènement, estimant qui "ce type de défilé le rappelle". "Ceux qui n'ont pas ce réflexe patriotique élémentaire me laissent sans voix", dit-il. Comme on lui demande si le fait que Mme Joly soit Franco-Norvégienne la rend moins légitime, il répond: "Je ne veux pas lui faire un mauvais procès. La nature de la France lui échappe sans doute. Peut-être lui faut-il encore un peu d'accoutumance". "Elle vient du Nord. Il faut accepter que la France soit une grande nation politique", ajoute l'ancien ministre de la Défense. S'agissant du lien entre l'armée et la nation, il relève que "ça va, ça vient". "Aragon lui-même dans les années 20 disait +je conchie l'armée française+. Et puis en 1944, il a chanté le patriotisme français mieux que tout autre", souligne M. Chevènement.
Rédigé par Chevenement.fr le 16 Juillet 2011 à 10:48
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Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien, 16 juillet 2011.
Le Parisien: Faut-il supprimer le défilé militaire du 14 juillet?
Jean-Pierre Chevènement: J'y suis formellement opposé. L'histoire de la France est très liée à son histoire militaire. La France et la Grande-Bretagne sont les deux seuls pays d'Europe membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Sa voix porte au-delà d'elle-même. Ce type de défilé le rappelle. Ceux qui n'ont pas ce réflexe patriotique élémentaire me laissent sans voix. En quoi ce défilé constitue-t-il un motif d'attachement à la patrie? La patriotisme change d'âge en âge. Mais un pays est fait de traditions, de rites, de cérémonies, qui lui donnent le sentiment d'exister collectivement. Le défilé militaire du 14 juillet en fait partie. Voilà pourquoi il faut le conserver. Même si des pays comme la Corée du Nord pratiquent de même? Cette comparaison est ridicule. C'est la IIIè République qui a instauré cette tradition. Le fait qu'Eva Joly est franco-norvégienne de nationalité la rend-elle moins légitime ? Je ne veux pas lui faire de mauvais procès. La nature de la France lui échappe sans doute. Peut-être lui faut-il encore un peu d'accoutumance. Elle vient du nord. Il faut accepter que la France soit une grande nation politique. Mais certains estiment que c'est d'un autre âge... Ca va, ça vient. Aragon lui-même dans les années 1920 disait: "je conchie l'armée française". Et puis, en 1944, il a chanté le patriotisme français mieux que tout autre. Et le fait de chanter "la Marseillaise" dans les écoles ne me choque pas, bien au contraire. Ce sont des manifestations d'identité républicaine. Propos recueillis par Eric Haquemand Plusieurs personnes s’inquiètent de mon absence de réponse aux allégations reprises dans la presse en juin dernier concernant mes conditions de logement à Paris. En l’absence, à la mi-juillet, de toute réponse du Président de la RIVP à la lettre que je lui ai adressée le 29 juin, j’ai décidé de publier celle-ci. En voici le texte.
Lettre à M. Pierre Aidenbaum en date du 29 juin 2011 :
"Monsieur le Président, Comment peut-on qualifier le comportement d’un bailleur qui, en 2009, propose une augmentation de loyer de 50 % à son locataire, qui l’accepte sans discuter, et qui, deux ans plus tard, en 2011, alimente une campagne médiatique contre ce même locataire, sur la base d’informations fausses, au prétexte que, parlementaire, il manquerait à son « devoir d’exemplarité » ? Hypocrite est le premier mot qui vient à l’esprit. Vous invoquez « la transparence, l’équité, le respect du droit ». Transparence ? Mon loyer doit être porté à 1 942 euros par mois charges non comprises, selon votre proposition du 28 décembre 2009. Je n’acquitte pas 1 271 euros, comme vous l’indiquez faussement dans les colonnes « du Parisien » du 22 juin 2011. Equité ? Vous me mettez en cause en tant que parlementaire. Vous n’êtes pas sans savoir que l’indemnité parlementaire (5 700 euros par mois) a été instituée pour mettre les élus de la nation à l’abri des pressions de l’Argent. Vous devriez donc laisser ce genre de campagne antiparlementaire à l’extrême droite. Respect du droit ? Vous savez fort bien que, locataire depuis août 1983 d’un logement ILN (immeuble à loyer normal), et non pas HLM, dont le loyer est donc fixé par le bailleur, je me trouve, comme je l’ai toujours été, dans une situation parfaitement légale. Et c’est bien parce que la loi ne vous donne aucun droit contre moi que vous utilisez la rumeur, au nom d’une mission de « nettoyage » que vous vous êtes donnée à vous-même. Cette politique à mon égard est une diversion. Elle est d’autant plus inacceptable qu’elle est menée par des responsables dont la mission devrait être de résoudre les graves problèmes de logement qui se posent à nos concitoyens. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de RTL jeudi 14 juillet à 7h50. Il répondait aux questions de Philippe Corbé.
Verbatim express :
A propos de l'Afghanistan :
La faillite de l’euro procède d’un vice fondamental : le traité de Maastricht a voulu ignorer les nations. La réalité aujourd’hui se venge.
Les lilliputiens qui nous gouvernent sont incapables de proposer des solutions à la hauteur du problème: soit changer les missions de la Banque Centrale pour mutualiser les dettes tout en relançant la croissance, soit penser à l’avance la mutation de l’euro, monnaie unique en monnaie commune. Evidemment ces perspectives sont révolutionnaires. Mais la situation l’est : On attend un homme d’Etat. Nous n’en avons pas: Mme Merkel, soumise à la pression du Bild, ne veut pas que l’Allemagne paye. Quant à Nicolas Sarkozy, il se bat sur la crête du triple A comme jadis Pierre Mauroy sur la crête des 2 millions de chômeurs. Heureusement, nous avons M. Juncker. Intervention de Jean-Pierre Chevènement sur la Libye au Sénat, mardi 12 juillet 2011.
Le vote massif et inconditionnel d’approbation à la poursuite des opérations en Libye m’a irrésistiblement fait penser au syndrome de la guerre du Golfe. Aucune vue longue.
La majorité des parlementaires, sous prétexte de solidarité avec nos soldats, se montrent en réalité solidaires du gouvernement qui, comme il se doit, donne des ordres aux militaires. Les socialistes se retrouvent naturellement dans l’ingérence, concept qui historiquement leur doit beaucoup. Bernard Kouchner, là où il est, et Bernard Henri Lévy peuvent se frotter les mains. Le souci du respect de la légalité internationale passe au second plan, comme si la légalité internationale n’était pas aussi l’intérêt de la France. Dans quel état seront demain la Libye, le Maghreb, le Sahel ? Ces grandes questions sont évacuées. Une option militaire à courte vue a été privilégiée. Plus le conflit durera et plus la Libye sera déstabilisée. La tâche de la force de l’ONU, qui sera demain chargée de rétablir l’ordre, ne sera pas de tout repos. Politiquement, on peut se demander quel moyen de pression le PS conservera encore pour conduire le gouvernement à privilégier une issue politique. ActualitésIntervention de Jean-Pierre Chevènement sur la Libye au Sénat, mardi 12 juillet 2011.
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères nous déclarait, le 22 mars dernier : « Nous ne voulons pas nous engager dans une action de longue durée. L’opération aérienne sera limitée dans le temps ». L’opinion publique a d’abord approuvé cette action destinée à protéger des populations agressées par les armes de leurs propres dirigeants. Il ne s’agissait pas d’ingérence humanitaire. Non ! L’ingérence, c’est-à-dire l’action unilatérale déclenchée par un groupe de pays, à sa ou à leur discrétion, en fonction de valeurs qu’il affiche, qui lui sont propres ou prétendues universelles, est bannie expressément, rejetée par les Nations Unies dans une succession de textes que la France a régulièrement votés. Je précise que le talentueux ministre français qui s’est en son temps proclamé le champion de ce qu’il appelait le « droit » ou le « devoir d’ingérence » a, par deux fois, dans un bref communiqué commun signé avec la Chine au printemps 2009, réaffirmé le respect par notre pays du principe de « non-ingérence ».
Ce qui s’est passé en mars 2011, c’est la mise en œuvre d’un principe consacré par les Nations unies, par le droit international, celui de la « Responsabilité de protéger ». L’idée n’est heureusement ni révolutionnaire ni absolument nouvelle. Rappelons-nous le rôle de la FORPRONU, Force de protection des Nations Unies en Yougoslavie dans les années 1990. Mais le principe de la « responsabilité de protéger », tel que consacré par l’assemblée générale des Nations unies en septembre 2005, lors de son sommet du 65ème anniversaire, est plus précis, codifié. Lorsque des menaces particulièrement graves existent, venant d’un gouvernement : crime de guerre, crime contre l’humanité, épuration ethnique, génocide, tout doit être fait par des moyens pacifiques pour convaincre les autorités coupables, de renoncer, mais en cas d’échec, le recours à la force est permis, non pas à la suite d’un choix unilatéral d’un pays quelconque, mais par une décision collective, unanime ou à la majorité du Conseil de sécurité. Il faut donc l’accord de celui-ci, contrairement à ce qui s’est passé lors de l’action de l’OTAN contre le Kosovo en 1999. |
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