Verbatim :
Nous vivons un temps d’épreuves. Je n’ai pas besoin de vous le rappeler, les attentats de Nice, c’était il y a un mois.
Face à ces épreuves, les pouvoirs publics et l’ensemble de nos concitoyens ont un certain nombre de devoirs. D’abord, comprendre ce que signifie la présence en France de quatre millions cent mille musulmans, ce sont les statistiques de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) qui sont pour la plupart français, et il y a un gros effort à faire, non seulement pour les accepter, les comprendre et faire qu’ils puissent bénéficier de tous les droits dont disposent les citoyens français.
La Fondation pour l’Islam de France sera reconnue d’intérêt public, qui n’interviendra pas dans le domaine du cultuel mais par exemple dans la formation profane des imams.
[Quand serez-vous à sa tête ? ] quand le conseil d’administration se sera réuni et m’aura désigné, s’il veut bien me désigner. Personnellement, je ne suis pas candidat, je suis disponible. J’ai dit que je ne me déroberai pas à cette demande parce que je crois qu’elle répond à un grand intérêt public.
Ce qui est important pour promouvoir cette fondation qui n’aura que des objectifs profanes, c’est-à-dire la formation des imams aux principes généraux du droit ou bien encore une meilleure connaissance de la civilisation musulmane, le financement d’un institut profane en islamologie, la promotion de projets culturels ou éducatifs par des associations de jeunes - prenons l’exemple des scouts musulmans. Disons que beaucoup de choses sont à faire pour créer des ponts entre nos concitoyens, qui ne sont pas toujours musulmans, de tradition musulmane, mais dont certains sont de confession musulmane, ils doivent pouvoir pratiquer librement leur culte. J’avais pris des initiatives à ce titre en 1999. C’est, j’imagine, ce qui a déterminé M. Cazeneuve à faire appel à mes services.
Nous vivons un temps d’épreuves. Je n’ai pas besoin de vous le rappeler, les attentats de Nice, c’était il y a un mois.
Face à ces épreuves, les pouvoirs publics et l’ensemble de nos concitoyens ont un certain nombre de devoirs. D’abord, comprendre ce que signifie la présence en France de quatre millions cent mille musulmans, ce sont les statistiques de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) qui sont pour la plupart français, et il y a un gros effort à faire, non seulement pour les accepter, les comprendre et faire qu’ils puissent bénéficier de tous les droits dont disposent les citoyens français.
La Fondation pour l’Islam de France sera reconnue d’intérêt public, qui n’interviendra pas dans le domaine du cultuel mais par exemple dans la formation profane des imams.
[Quand serez-vous à sa tête ? ] quand le conseil d’administration se sera réuni et m’aura désigné, s’il veut bien me désigner. Personnellement, je ne suis pas candidat, je suis disponible. J’ai dit que je ne me déroberai pas à cette demande parce que je crois qu’elle répond à un grand intérêt public.
Ce qui est important pour promouvoir cette fondation qui n’aura que des objectifs profanes, c’est-à-dire la formation des imams aux principes généraux du droit ou bien encore une meilleure connaissance de la civilisation musulmane, le financement d’un institut profane en islamologie, la promotion de projets culturels ou éducatifs par des associations de jeunes - prenons l’exemple des scouts musulmans. Disons que beaucoup de choses sont à faire pour créer des ponts entre nos concitoyens, qui ne sont pas toujours musulmans, de tradition musulmane, mais dont certains sont de confession musulmane, ils doivent pouvoir pratiquer librement leur culte. J’avais pris des initiatives à ce titre en 1999. C’est, j’imagine, ce qui a déterminé M. Cazeneuve à faire appel à mes services.
[Sur le burkini] C’est une question dont je ne devrai pas avoir à m’occuper, parce que la Fondation a un tout autre objet. Disons que les gens sont libres de prendre leur bain, costumés ou non. Il y en a même qui le prennent entièrement nus. Ma position, c’est la liberté, sauf nécessité d’ordre public. Je pense que quand il y a la possibilité de heurts, comme il a pu s’en produire à Cisco en Corse, le maire de Cisco, comme le maire de Cannes, sont fondés à prendre des arrêtés, cela fait partie des pouvoirs des maires qui sont chargés d’assurer la tranquillité publique. Il ne faut pas flatter les communautarismes, les exaspérer, pour les dresser les uns contre les autres. Il faut dans la société française plus d’amitié civique.
Avant de me laisser entraîner dans une polémique subalterne et stupide, je voudrais rappeler qu’en 1999, j’ai lancé une consultation de toutes les sensibilités de l’Islam, qui a abouti à la rédaction d’un texte, « Principes régissant les rapports entre la puissance publique et le culte musulman », et que sur cette base, nous avons travaillé, des hauts fonctionnaires des finances, de l’Intérieur, des autorités musulmanes, et nous avons dégagé un certain nombre de pistes, par exemple celle des baux emphytéotiques, qui ont été largement utilisés, et qui ont permis de combler de graves lacunes qui existaient à cette époque-là, et il en existe encore. Je voudrai montrer que la république a déjà agi.
Maintenant vous m’interrogez sur la « discrétion », je ne vais pas me dérober à cette question. Nous sommes une république laïque, cela veut dire que nous distinguons un espace public, qui est un espace laïque, dans lequel les citoyens, à égalité, sans qu’il soit question de leur origine ou de leur religion, débattent. Si possible avec des arguments raisonnables, à la lumière de la raison naturelle, pour définir ce qui est l’interêt général de la République. Et puis, il y a l’espace religieux, où chacun est libre. La laïcité a pour but d’épanouir la spiritualité, elle n’est pas dirigée contre la religion, elle est mal comprise aujourd’hui. Par conséquent, la spiritualité est une chose, elle peut se développer librement, et chacun peut y trouver des motivations pour son engagement, mais dans l’espace public, on s’efforce d’avoir recours à des arguments raisonnables. J’ai repris l’expression employée par le recteur de la mosquée de Bordeaux, Tareq Obrou, qui a dit à mon avis à juste titre que naturellement les musulmans seraient bien inspirés de faire preuve d’une certaine discrétion, comme d’ailleurs tous les autres qui le font.
Je vous rappelle qu’on a demandé aux catholiques, aux juifs et aux protestants aussi de faire preuve d’une certaine discrétion, parce que dans l’espace public, c’est l’argumentation raisonnée qui l’emporte.
Je pense que les hommes politiques ont un certain devoir de responsabilité. Toutes les vagues antérieures de l’immigration en France, si l’on prend les immigrés venant de l’Europe centrale, polonais, ukrainiens, russes, arméniens, juifs, ou encore venant de l’Asie du Sud Est, ont fait quelques efforts pour adopter nos us et coutumes. Je pense que ce même effort est requis de tous. Il faut que chacun cherche à s’intégrer à la société française. L’intégration, ce n’est pas un gros mot, cela veut dire avoir accès aux codes sociaux qui permettent l’exercice des libertés, notamment des libertés civiques.
Tout le monde doit faire cet effort. Beaucoup le font, et le font sans peine, parce que cela ne les empêche pas du tout de garder leur quant à soi, leurs croyances, et leurs manières de faire.
L’identité française est mouvante, elle s’enrichit de leurs apports, mais chacun doit faire un effort pour que dans le cadre de la république laïque, ce soit la paix civile qui l’emporte. Et je ne me range pas du côté de tous ceux qui appellent à l’exaspération des communautarismes. Je ne pense pas qu’il faille encourager les provocations de quelque nature qu’elles soient, et je pense que ce qui est en jeu, c’est l’avenir de nos concitoyens de tradition musulmane dans la République française.
Avant de me laisser entraîner dans une polémique subalterne et stupide, je voudrais rappeler qu’en 1999, j’ai lancé une consultation de toutes les sensibilités de l’Islam, qui a abouti à la rédaction d’un texte, « Principes régissant les rapports entre la puissance publique et le culte musulman », et que sur cette base, nous avons travaillé, des hauts fonctionnaires des finances, de l’Intérieur, des autorités musulmanes, et nous avons dégagé un certain nombre de pistes, par exemple celle des baux emphytéotiques, qui ont été largement utilisés, et qui ont permis de combler de graves lacunes qui existaient à cette époque-là, et il en existe encore. Je voudrai montrer que la république a déjà agi.
Maintenant vous m’interrogez sur la « discrétion », je ne vais pas me dérober à cette question. Nous sommes une république laïque, cela veut dire que nous distinguons un espace public, qui est un espace laïque, dans lequel les citoyens, à égalité, sans qu’il soit question de leur origine ou de leur religion, débattent. Si possible avec des arguments raisonnables, à la lumière de la raison naturelle, pour définir ce qui est l’interêt général de la République. Et puis, il y a l’espace religieux, où chacun est libre. La laïcité a pour but d’épanouir la spiritualité, elle n’est pas dirigée contre la religion, elle est mal comprise aujourd’hui. Par conséquent, la spiritualité est une chose, elle peut se développer librement, et chacun peut y trouver des motivations pour son engagement, mais dans l’espace public, on s’efforce d’avoir recours à des arguments raisonnables. J’ai repris l’expression employée par le recteur de la mosquée de Bordeaux, Tareq Obrou, qui a dit à mon avis à juste titre que naturellement les musulmans seraient bien inspirés de faire preuve d’une certaine discrétion, comme d’ailleurs tous les autres qui le font.
Je vous rappelle qu’on a demandé aux catholiques, aux juifs et aux protestants aussi de faire preuve d’une certaine discrétion, parce que dans l’espace public, c’est l’argumentation raisonnée qui l’emporte.
Je pense que les hommes politiques ont un certain devoir de responsabilité. Toutes les vagues antérieures de l’immigration en France, si l’on prend les immigrés venant de l’Europe centrale, polonais, ukrainiens, russes, arméniens, juifs, ou encore venant de l’Asie du Sud Est, ont fait quelques efforts pour adopter nos us et coutumes. Je pense que ce même effort est requis de tous. Il faut que chacun cherche à s’intégrer à la société française. L’intégration, ce n’est pas un gros mot, cela veut dire avoir accès aux codes sociaux qui permettent l’exercice des libertés, notamment des libertés civiques.
Tout le monde doit faire cet effort. Beaucoup le font, et le font sans peine, parce que cela ne les empêche pas du tout de garder leur quant à soi, leurs croyances, et leurs manières de faire.
L’identité française est mouvante, elle s’enrichit de leurs apports, mais chacun doit faire un effort pour que dans le cadre de la république laïque, ce soit la paix civile qui l’emporte. Et je ne me range pas du côté de tous ceux qui appellent à l’exaspération des communautarismes. Je ne pense pas qu’il faille encourager les provocations de quelque nature qu’elles soient, et je pense que ce qui est en jeu, c’est l’avenir de nos concitoyens de tradition musulmane dans la République française.